Le Danemark, bien que petit par sa taille, joue un rôle de premier plan dans le domaine de l’innovation technologique. Récemment, le pays a pris des mesures audacieuses pour renforcer sa souveraineté numérique en se détournant de certains produits Microsoft au profit de solutions open source. Mais simultanément, ce même pays nordique consolide sa relation avec le géant américain dans des projets de haute technologie, notamment dans le domaine de l’informatique quantique. Cette dualité d’approches soulève des questions intéressantes sur la stratégie technologique globale du Danemark et sur la manière dont les nations gèrent leur indépendance numérique tout en embrassant les innovations mondiales.
Transition vers l’indépendance numérique
En juin, la ministre du Numérique du Danemark, Caroline Stage Olsen, a annoncé une initiative majeure visant à remplacer des logiciels clés de Microsoft, tels que Windows et Office 365, par des alternatives libres telles que Linux et LibreOffice. Ce choix est motivé par le désir de réduire la dépendance aux fournisseurs étrangers et de renforcer la souveraineté numérique du pays. Ce mouvement n’est pas isolé et suit les pas d’autres pays européens comme l’Allemagne qui ont également adopté des politiques similaires.
– **Objectifs de la transition** :
– Augmenter la sécurité et la souveraineté numérique.
– Diversifier les fournisseurs de technologies pour éviter une dépendance excessive.
Cependant, bien que la ministre ait déclaré que son propre ministère avait cessé d’utiliser les produits Microsoft depuis l’été, le Danemark continue de collaborer étroitement avec l’entreprise américaine sur d’autres projets technologiques stratégiques.
Collaboration sur un projet quantique ambitieux
Partenaires et financement
Le Danemark n’a pas totalement coupé les ponts avec Microsoft, loin de là. Le pays est engagé dans un projet révolutionnaire pour construire l’ordinateur quantique le plus avancé au monde, en collaboration avec Microsoft et Atom Computing, une entreprise basée en Californie. Ce projet, baptisé QuNorth, bénéficie d’un financement substantiel de 80 millions d’euros, provenant à la fois du fonds public d’investissement danois EIFO et de la fondation Novo Nordisk.
– **Rôles des partenaires** :
– Microsoft fournit la pile logicielle Azure Quantum et son expertise en correction d’erreurs.
– Atom Computing est chargé de la construction du processeur quantique.
Objectifs et ambitions du projet QuNorth
Le projet vise à fusionner un grand volume de qubits physiques avec une haute fiabilité logique, ce qui pourrait positionner le Danemark comme un leader dans le domaine de la technologie quantique. Le nom de l’ordinateur, Magne, fait référence à la mythologie nordique et symbolise la force et la puissance, des qualités que le Danemark semble vouloir incarner dans sa quête technologique.
La construction de Magne doit débuter cet automne et sa mise en service est prévue pour la fin de l’année prochaine ou en 2027. Si ce projet atteint ses objectifs, il marquera un tournant pour le Danemark, lui permettant de réaliser un exploit que même les géants technologiques américains n’ont pas encore accompli.
En résumé, le Danemark illustre parfaitement comment un pays peut à la fois chercher à renforcer son indépendance numérique tout en restant profondément engagé dans des collaborations internationales pour pousser les frontières de la technologie. Cette stratégie complexe mais fascinante montre qu’il est possible de naviguer entre autonomie et coopération dans le monde interconnecté d’aujourd’hui.
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